Gaston Louis Pierre Bachelard, né à Bar-sur-Aube le 27 juin 1884 et mort à Paris le 16 octobre 1962, est un philosophe français des sciences, de la poésie, de l'éducation et du temps. Directeur de l'Institut d'histoire des sciences et des techniques (IHST), il est l'un des principaux représentants de l'école française d'épistémologie historique. Épistémologue reconnu, il a exploré les chemins inattendus des grandes découvertes scientifiques de la physique et de la chimie de la fin du XIXe et du début du XXe siècle dans La Formation de l'esprit scientifique. Gaston Bachelard introduit le concept d'obstacle épistémologique pour appréhender et analyser les obstacles à la connaissance scientifique constitués par les a priori notionnels liés aux acquis préexistants, de nature intellectuelle ou métaphorique et psychologiques, qui séduisent l'esprit du chercheur et des élèves mais les empêchent de progresser dans la connaissance des phénomènes. Dans La Philosophie du non, il considère que les obstacles varient suivant l'expérience du sujet, si bien qu'il forge le concept complémentaire de « profil épistémologique » qu'il applique à des exemples tirés de la logique, de la physique, de la chimie ou encore des mathématiques, en n'hésitant pas à prendre appui sur son profil personnel. Bachelard renouvelle l'approche philosophique et littéraire de l'imagination, sous l'angle de la création. Il s'intéresse à des poètes et écrivains (entre autres Lautréamont, Edgar Allan Poe, Novalis, Henri Bosco), à des peintres (Marc Chagall, Claude Monet, Jean Revol), à des sculpteurs et des graveurs (Louis Marcoussis, Albert Flocon), au symbolisme ou encore à l'alchimie. Il interroge les rapports entre la littérature et la science, c'est-à-dire entre l'imaginaire et la rationalité. Ils peuvent être conflictuels ou complémentaires. Une image au fort pouvoir affectif provoquera des illusions pour le scientifique (l'image du feu par exemple pourra obstruer la connaissance de l'électricité). Mais cette même image produira en littérature des effets inattendus et surchargés poétiquement : son pouvoir de fascination sera très important (chez Novalis ou Hölderlin par exemple pour l'image du feu). La rêverie poétique « sympathise » intimement avec le réel, tandis que l'approche scientifique est « antipathique » : elle prend ses distances avec la charge affective du réel. En cohérence avec l'attention qu'il porte aux voies inédites de la création et de l'invention, Bachelard conçoit un temps discontinu constitué d'instants indépendants les uns des autres, en dialogue critique avec la philosophie bergsonienne et en prenant appui sur Siloë de son ami Gaston Roupnel.
C'est la relation qui illumine l'être.
Beauté - 17/20
Le vin n'a pas la philosophie qu'il mérite. Encore faut-il qu'il trouve un philosophe qui sache le boire !
Humour - 16/20
Au fond de la nature pousse une végétation obscure ; dans la nuit de la matière fleurissent des fleurs noires.
Métaphysique - 16/20
Dès l'époque secondaire, les mollusques construisaient leur coquille en suivant les leçons de la géométrie transcendante.
Métaphysique - 17/20
La pensée pure doit commencer par un refus de la vie. La première pensée claire, c'est la pensée du néant.
Métaphysique - 14/20
La volonté de condamner emploie toujours l'arme qu'elle a sous la main.
Morale - 16/20
La mort est d'abord une image, et elle reste une image.
Mort - 13/20
C'est à l'animus qu'appartiennent les projets et les soucis, deux manières de n'être pas présent à soi-même. À l'anima appartient la rêverie qui vit le présent des heureuses images.
Sagesse - 17/20
Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.
Sagesse - 17/20
La langue de l'alchimie est une langue de la rêverie, la langue maternelle de la rêverie cosmique.
Sagesse - 15/20
C'est encore en méditant l'objet que le sujet a le plus de chance de s'approfondir.
Sagesse - 16/20
Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.
Sagesse - 17/20
Pour être heureux, il faut penser au bonheur d'un autre.
Sagesse - 14/20
Imaginer, c'est hausser le réel d'un ton.
Savoir - 14/20
C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique.
Savoir - 17/20
Enfants, on nous montre tant de choses que nous perdons le sens profond de Voir. Voir et montrer sont phénoménologiquement en violente antithèse. Et comment les adultes nous montreraient-ils le monde qu'ils ont perdu !
Savoir - 17/20
L'opinion pense mal, elle ne pense pas.
Savoir - 16/20
On ne pourra bien dessiner le simple qu'après une étude approfondie du complexe.
Savoir - 16/20
Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés.
Savoir - 17/20
Une expérience scientifique est... une expérience qui contredit l'expérience commune.
Savoir - 16/20
L'histoire des sciences est l'histoire des défaites de l'irrationalisme. […] Rationaliste, j'essaie de le devenir.
Savoir - 16/20
La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire.
Spiritualité - 16/20
Le temps n'a qu'une réalité, celle de l'instant. Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants.
Temps - 16/20
Je m’intéresse au futur car c’est là que je vais passer le reste de ma vie.
Temps - 16/20
Devant une flamme, dès qu'on rêve, ce que l'on perçoit n'est rien au regard de ce qu'on imagine.
Vie Pratique - 15/20
Ce que nous croyons, nos pensées fondamentales sur le monde, sont souvent des confidences sur la jeunesse de notre esprit.
Vie Pratique - 14/20
La vie et peut-être la réalité entière seraient une conquête progressive de la liberté.
Liberté - 16/20